Publié le : 16 septembre 20215 mins de lecture

En 2015, une étude d’Odoxa (pour le géant Amazon) révélait que plus d’un Français sur trois écrit ou songe à écrire un livre, et qu’une majorité considère l’autoédition comme une solution « à privilégier » ! L’autoédition connaît un grand succès, en raison de trois évidences : la difficulté pour un auteur à trouver un éditeur, le boom du livre numérique et le nombre croissant de plateformes d’autoédition en ligne. Mais l’autoédition n’est pas sans risques. Explications.

Autoédition, Edition à compte d’auteur, Edition : quelle distinction ?

L’autoédition doit être distinguée de l’édition à compte d’éditeur (le graal de l’écrivain) et de l’édition à compte d’auteur. Elle consiste pour l’auteur à prendre en charge l’édition de son ouvrage, sans passer par l’intermédiaire d’une maison d’édition traditionnelle.

Résumons les éléments essentiels :

– L’auteur édite son ouvrage sans passer par une maison d’édition : écriture, impression, distribution,

– L’autoédition est très différente de l’édition à compte d’auteur : l’auteur autoédité supervise toutes les étapes, tandis que l’auteur édité à son compte confie à son éditeur (qu’il paie) les étapes allant jusqu’à publication de l’ouvrage,

– L’auteur s’occupe de chaque étape de l’édition : il écrit, corrige, met en page, conçoit la couverture, choisit l’imprimeur ou le transcripteur ebook, effectue les formalités légales, distribue, et réalise la promotion de son livre. Il le fait seul ou accompagné de professionnels qu’il rémunère à chaque étape,

– L’auteur conserve tous ses droits : il ne les cède pas à un éditeur,

– L’auteur fixe lui-même le prix de son ouvrage autoédité : s’il assure la commercialisation ou une rémunération nette de frais (diffusion, hébergement) s’il passe par une plateforme en ligne de vente d’ouvrages

Les escrocs de l’autoédition

Dans la chaîne du livre, de nombreux agents ont des pratiques peu scrupuleuses, en profitant de l’inexpérience d’auteurs prêts à beaucoup de concessions pour être publiés.

La pratique la plus répandue consiste à vous facturer au prix fort des services de correction, création de maquettes, création de couvertures, impression, diffusion et publicité.

Un discours flatteur vous est tenu : « votre ouvrage est formidable, nous ferons tout pour en faire un succès de librairie, etc., etc. ». De nombreuses maisons d’édition jouant sur le marché de l’autoédition sont connues des libraires pour ces pratiques abusives. Le plus souvent, le contrat qui les lie à l’auteur implique, outre le paiement par l’auteur d’un montant élevé au titre des prestations (jusqu’à 5 000 € !), une faible commission sur le montant des ventes. L’auteur leurré compte sur un montant élevé issu des ventes pour rembourser les frais engagés de sa poche. La suite est dramatique : les ventes ne décollent pas, l’auteur se retrouve avec au mieux une perte financière importante (et des exemplaires invendus), au pire des dettes envers la maison d’édition.

Comment éviter les pièges de l’autoédition

D’autres options existent pour être publiées et éviter les pièges de l’autoédition. A commencer par l’option du cavalier seul : l’autoédition sans passé par un éditeur rémunéré. Vous êtes seul maître à bord, mais devez fournir tous les efforts.

Si vous envisagez cette option, voici quatre points que vous devrez respecter :

– La demande d’un numéro ISBN pour votre ouvrage, numéro de 10 à 13 chiffres unique à chaque ouvrage et délivré gratuitement par l’Agence Francophone pour la Numérotation internationale du Livre (AFNIL)

– Un dépôt légal de votre livre, réalisé là aussi gratuitement

– Un prix inscrit sur votre livre, vendu par vos soins comme autoentrepreneur

– Un prix de vente mûrement réfléchi : que vous obtenez en divisant vos coûts (plus une marge) par le nombre de ventes espérées, vos coûts pouvant inclure les coûts de distribution et de promotion !